La révolution fédéraliste (1893-1894), la révolte de l’Armada (1894-1895), la guerre de Canudos (1896-1897), celle du Contestado (1912-1916), la colonne Miguel Costa-Prestes (1924-1927), la Révolution de 1930, l’affrontement brutal entre les cangaceiros et les forces de l’ordre (1920-1938), les émeutes populaires à l'occasion du suicide de Getúlio Vargas, l’histoire du coup d’Etat de 1964…Autant d’événements violents et dramatiques qui ont marqué l’histoire contemporaine du Brésil et sur lesquels il nous serait bien difficile d’associer la moindre image. Et pourtant elles ne manquent pas.

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C’est pourquoi la publication de Conflits : photographie et violence politique au Brésil 1889-1964 - qui accompagne l’exposition organisée à l’Institut Moreira Salles en 2018 - vient judicieusement combler un vide. Car pour la première fois, il est enfin possible d’accéder à une histoire photographique exhaustive des guerres civiles et autres conflits armés qui n’ont cessé d’éclater au cours de la jeune histoire de l’État brésilien.

Venant en contrepoint de l'image attendue - et stéréotypée - d'un pays pacifique, la publication Conflits : photographie et violence politique au Brésil, 1889-1964 aborde sous un prisme novateur les guerres civiles et autres conflits armés impliquant l'État brésilien, entre la proclamation de la République et le coup d'État de 1964.

Cet ensemble de plus de 300 photographies - images anonymes ou signées provenant de plus de 30 collections privées et publiques à travers le Brésil - nous fait le récit de révolutions avortées et de libertés brimées, de rêves et d’utopies brisés.

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Questionnant la place et le rôle des images photographiques dans ces événements, leur usage politique et leurs formes de circulation, cette publication offre un regard rétrospectif sur l'histoire du pays, soulevant des questions fondamentales pour la compréhension des crises politiques traversées par le Brésil depuis plusieurs décennies.