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MOZART GUERRA

Architecte de formation, Mozart Guerra est sculpteur et scénographe. Son travail artistique a fait l’objet de nombreuses expositions et publications. 

 
Formation et parcours

Né à Recife, dans la région Nord-Est du Brésil, Mozart Guerra étudie l’architecture à l’Université Fédérale du Pernambouc où il obtient son diplôme d’architecte en 1986. 
À la fin des années 1980, fort de sa connaissance de l´espace et des volumes, il participe à la réalisation d’un grand nombre de décors pour le théâtre, le carnaval, la télévision et le cinéma. Lírio Ferreira, Paulo Caldas et Cláudio Assis, les amis avec lesquels il collabore pour leurs premiers courts-métrages, contribueront d´ailleurs bientôt au renouveau du cinéma brésilien des années 1990, avec des films comme Le Bal Parfumé. Parallèlement, Mozart Guerra se consacre à sa passion pour la sculpture en s’inspirant des techniques et des matériaux utilisés dans les ateliers de décors. Il réalise des œuvres à base de polystyrène, résine, mousse expansée, matériaux auxquels il restera fidèle par la suite.


En 1992, il s’installe définitivement à Paris où il se consacre pleinement à la sculpture. S´inspirant, à cette époque, des travaux de Botero et de Niki de Saint Phalle, Mozart Guerra réalise tout d´abord des oeuvres en résine : femmes plantureuses aux couleurs chatoyantes, personnages burlesques plongés dans des mises en scène extravagantes, portraits hallucinés, animaux étranges…qui lui permettent de gagner peu à peu une reconnaissance artistique et commerciale. Expositions individuelles et collectives, salons, galeries, commandes privées, il expose et vend à Paris, Berlin, Toronto, Barcelone, Hong Kong, Miami, São Paulo, Séoul, Tokyo… La capitale française devient pour lui « un grand carrefour » à partir duquel il peut parcourir le monde mais aussi recevoir les apports esthétiques des cultures les plus diverses.

Refusant de se figer dans le style où le marché tend à l´enfermer, Mozart Guerra fait peu à peu évoluer sa démarche artistique : toujours beaucoup de couleurs, mais moins de formes burlesques et une technique complètement nouvelle. Il renouvelle également les thèmes. Des têtes et des corps d´animaux, d´indiens, de primates et de geishas, des portraits et des natures mortes sont, dans un premier temps, sculptés de façon très réaliste dans le polystyrène ou la mousse expansée. Vient ensuite un lent travail d´habillage de cette base, sorte de seconde peau, faite de cordages patiemment enroulés et fixés au moyen  d'épingles, mettant en relief certaines formes et en estompant d´autres. L’artiste recouvre ainsi toutes sortes de têtes d'animaux – bélier, cerf, girafe, ours… présentées comme des trophées de chasse – d´une topographie colorée qui les magnifie à la manière d’un naturaliste dans son cabinet de curiosités.

Inspirations et univers artistique

Si l’architecture a imprégné son œuvre et sa méthode de travail, son expérience dans les décors de théâtre et de cinéma lui a apporté la maîtrise des techniques de sculpture sur polystyrène et de fabrication d’accessoires que l’on retrouve dans ses travaux. Son œuvre est guidée par une recherche permanente de nouvelles techniques, matières et formes d’expression. Si le «cœur» de ses sculptures est constitué à partir de résine, de polystyrène et de mousse de polyuréthane, leur habillage fait appel à d’autres matériaux traditionnels détournés de leur usage habituel : cordage, épingles, papier, fil de fer…tissant ainsi un fil rouge entre des racines traditionnelles imprégnées d’art populaire et une création contemporaine de libre expression. L’artiste détourne ainsi des cordages utilisés pour l’alpinisme, l’escalade, la voile, la passementerie pour recouvrir certaines sculptures, il explore différents matériaux, en teint certains, en trouve d’autres dans des pays aussi éloignés que le Japon et les met au service de son art. 

Mozart Guerra reste également très inspiré par son pays natal dont l’artisanat local, les fêtes populaires, le carnaval, les couleurs chatoyantes restent d’intarissables sources d’inspiration d’un imaginaire ludique, métissé et parfois irrévérencieux.

 

Un tamanoir, des singes, un indien yanomami, des femmes girondes et joyeuses, des geishas, des couleurs vives…Sans renier des références à sa terre natale, Mozart Guerra a su inventer un univers artistique bien à lui qui nous parle de notre époque, de notre rapport à la nature et de notre  civilisation.

Les animaux y occupent une place de choix. Il les magnifie dans une sculpture à la fois précise au moindre détail et exubérante. Il en fait ressortir leur fascinante beauté et leur grande fragilité, tout en jouant sur leur lien profond, ancestral et parfois contradictoire avec l’homme. De fait, ses primates singent l´homme : l´un fume, un autre porte un masque à gaz, les trois singes de la sagesse sont affublés respectivement d´un microphone de standardiste, d´un casque audio et de lunettes de soudeur…

Le rapport à la nature s’illustre également dans ses sculptures où les cultures et traditions sont mises à l’épreuve de notre modernité : ses têtes d´indiens, exhibés comme des trophées de chasse exotiques ou comme des bêtes sauvages, prennent la forme de cibles criblées de fléchettes pour montrer la violence silencieuse des missions dites civilisatrices sur les populations primitives. Ses séries de geishas à la bouche cousue ou masquée, baptisées Les Ménines de Tokyo, évoquent autant la condition de la femme qu’une illusoire protection contre la radioactivité…

 

Avec humour, ironie et dérision, ce brésilien, fils adoptif de Montmartre, qui se rend régulièrement au Japon, expose à New Delhi, Séoul, Miami, Hong Kong ou São Paulo et considère les grottes de Lascaux comme le chef d´œuvre absolu de l´humanité, ancre son art dans les origines de l´humanité et aspire à dépasser les références culturelles ou politiques immédiates pour porter un message singulier, contemporain et pourtant universel.

 

Site : http://www.mozartguerra.com/
Instagram : mozartguerra

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